Ayant vu le jour en 2017, Bodyguard est une application pensée et conçue pour apporter une certaine protection aux utilisateurs sur diverses plateformes. Elle a pour rôle de freiner les commentaires jugés haineux. Cette application est aujourd’hui recommandée par plusieurs députés bien que son fondateur affirme ne pas avoir contacté de politique pour en faire l’apologie.

Bodyguard : quand les députés s’y intéressent

Le cyberharcèlement est un mal qui, au fil du temps, prend de plus en plus d’ampleur. Alors, quelle solution pour lutter contre ce phénomène ? De nombreuses personnalités politiques s’accordent à vanter les mérites d’une application dénommée « Bodyguard ». Selon la porte-parole de la République En Marche (LaREM) et députée, Aurore Bergé, il s’agirait d’un « garde de corps jeune, français et gratuit » qu’elle aurait mis au service de Twitter.

D’autres personnalités politiques s’accordent sur le sujet, à l’image de Laetitia Avia, députée pour LaREM, qui est à l’origine d’une proposition de loi pour éradiquer les propos haineux sur la toile. Jean-Luc Romero, socialiste et maire adjoint du 12e arrondissement de Paris, fait également partie des « promoteurs » de cette application.

Bodyguard : une application apolitique

Il est tout à fait normal de se poser des questions sur l’intérêt soudain de ces députés pour l’application Bodyguard, qui n’a qu’environ 2 années d’existence. Toutefois, son créateur Charles Cohen garantit à BFM Tech n’avoir jamais eu de rapport avec ces politiques, à l’exception de Laetitia Avia. S’ils ont eu à s’entretenir, c’était au moment où celle-ci œuvrait sur sa proposition de loi.

Sa prétendue affiliation avec le parti politique En Marche aurait même été à l’origine de certaines difficultés. Quelques personnes auraient eu l’idée qu’il procéderait automatiquement à la suppression de certains commentaires. Cependant, il l’affirme et le confirme, l’application Bodyguard est apolitique et est utilisée par tous, y compris les personnalités politiques de différents partis.

Cette application tire son nom du rôle qu’il joue, il s’agit d’un garde de corps numérique. Dotée d’une intelligence artificielle, Bodyguard est apte à repérer et à modérer les différents messages haineux sur les réseaux Twitter et YouTube, ainsi que sur Twitch et Mixer. Selon son fondateur, elle devrait bientôt servir pour la protection des utilisateurs d’Instagram.

Un nombre d’utilisateurs en hausse

Si le nombre de téléchargements de cette application était de 2 500 un an plus tôt, on compte désormais près de 27 000 utilisateurs. Parmi ceux-ci, on retrouve Nikita Belluci, ex-actrice de films x, ou encore Bilal Hassani, candidat à l’Eurovision. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Twitter ne serait pas le réseau social sur lequel sont modérés le plus de commentaires, mais YouTube selon Charles Cohen.

Par ailleurs, Bodyguard ne supprime pas d’office les commentaires qui semblent injurieux. Cette application effectue au préalable une analyse du contexte de l’injure. Elle sait faire la différence avec l’humour et étudie le profil d’utilisateur ainsi que les rapports entre les internautes.

Les commentaires contestables sont retirés par l’application sur les réseaux YouTube, Twitch et bientôt Instagram. Un utilisateur peut voir son compte bloqué s’il est à l’origine de commentaires problématiques à 3 reprises.

Des accusations de censure

Suite à la promotion faite par les députés pour l’application Bodyguard, certains internautes jugeraient cette dernière inefficace. Il est en effet possible pour tous de tester la technologie sur le site de l’application. Un internaute fut donc surpris que le commentaire « j’ai envie de mettre les juifs dans un four » ne soit pas jugé haineux pendant que « je déteste les juifs » l’a été.

Charles Cohen explique tout de même qu’il s’agit d’un choix assumé, son intention n’est pas de faire de la censure, mais de lutter contre le cyberharcèlement. Bodyguard n’est pas créé pour sanctionner les opinions, mais pour lutter contre la haine envers une seule personne.

Une version anglaise de cette application pourrait bientôt voir le jour. Une option famille sera disponible en septembre et accessible à un euro par mois. Charles Cohen voudrait tout de même que l’application reste gratuite.

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